FAUT-IL MOURIR POUR AVOIR DES PAPIERS ?
Des membres du NPA participent actuellement à l'action d'occupation du siège du Parti Socialiste rue Solférino aux côtés des collectifs de sans-papiers de la région parisienne et associations de l'immigration en soutien aux grévistes de la faim sans-papiers de Lille en leur 64ème jour de grève, pour exiger leur régularisation immédiate.
Le 2 novembre 2012, à Lille 125 sans-papiers se sont mis en grève de la faim. Ils ont été poussés à ce geste désespéré par l’attitude scandaleuse de la préfecture. Celle-ci refusait tout contact avec le Comité de Sans Papier 59 (CSP 59), interdisait à ses services de recevoir les nouvelles demandes et multipliait les arrestations arbitraires et les violences contre les militants du CSP. Deux mois plus tard, ils sont toujours 42, parmi lesquels huit femmes à avoir décidé de prolonger la grève de la faim. Ils en sont ce jeudi à 63 jours c'est-à-dire dans une situation où certains risquent déjà des séquelles graves et durables.
La préfecture du Nord et le ministère de l’intérieur opposent une fin de non-recevoir à la revendication de régularisation pour laquelle ces femmes et ces hommes ont engagé cette action au péril de leur santé et de leurs vies. Plus grave encore le 31 décembre, ils ont expulsés vers l’Algérie deux des grévistes alors qu’ils étaient au 59e jour sans s’alimenter. L’un d’entre eux a du être hospitalisé dès son arrivée à Alger. Le ministre de l’intérieur a également refusé ce 31 décembre une demande de la Nonciature apostolique de recevoir une délégation de sans-papiers.
Ainsi, le gouvernement tente l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traité dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.
Pendant sa campagne électorale, le candidat Hollande a promis de réparer les dégâts de la politique de Sarkozy. C’est la raison pour laquelle nous avons décidés de nous enchaîner au siège du Parti Socialiste pour rappeler à ce parti sa promesse de réparation. La réparation c’est maintenant et cela passe par
- L’ouverture immédiate de négociation réelle avec le CSP 59
- La régularisation de tous les grévistes de la faim,
A une situation de crise dont la responsabilité incombe entièrement au préfet, il faut une solution de crise immédiate.
Il y a urgence : le NPA appelle l'ensemble des forces militantes politiques et syndicales à manifester leur soutien aux grévistes de la faim sans plus attendre
Montreuil, le 3 janvier 2013