Une aggravation brutale de la situation économique aux conséquences désormais imprévisibles
Lemonde vit un nouvel épisode de la crise du système capitaliste quia éclaté au grand jour en 2008. Depuis, le sauvetage des banques,les plans de relance et l’impact de la récession ont transférél’endettement des banques aux états eux-mêmes, faisant exploser déficits et dettes publics.
Cesoutien public massif a permis de reculer les échéances jusqu’àl’été 2011 où la décote de la dette de la Grèce de 20 % de lapart détenue par les créanciers privés a fait sauter le taboud’un défaut souverain. Le 27 octobre le défaut passe à 50 % .Les politiques d’austérité imposées à la population grecquesont intolérables et aggravent la crise.
Ledéfaut de la dette grecque jette le soupçon sur d’autres états,entraînant la hausse des taux d’intérêt de leur dette publique,ouvrant la possibilité d’un effet domino et d’un effondrementdes banques allemandes et françaises particulièrement impliquées.La mise sous tutelle de l’Italie est un nouvel avertissement. Oravec l’Italie, ce sont des sommes doubles de celles qui sont en jeuactuellement si on additionne l’ensemble des dettes qui ont étéaccumulées par la Grèce, l’Irlande et le Portugal.
Le système est au bord de la faillite parce qu’à la différence de2008, les états surendettés qui sont devenus la cible principale dela spéculation peuvent difficilement mettre en place de nouveauxpare-feux face aux dérives du système. Le FESF peine à trouver les 1000 milliards d’euros prévus et doit se tourner vers la Chine etles autres pays émergents. Sous prétexte de chercher un « effetde levier », ce sont les mêmes bricolages financiers qui sontmis en œuvre et qui ont conduit à la catastrophe de 2007-2008.
Dans le même temps, le système se dirige tout droit vers une récession.La Grèce connaît une récession depuis 3 ans et le Portugal se voitcondamner par ceux là même qui lui imposent l’austérité à 2années de récession !
Récessionsans fond, dette sans fin, tel pourrait être le résumé !
Une situation que l’on retrouve partout : la dette du Japons’élève à 200 % de son PIB, et celle des USA à 100 % avec desrisques de récession qui restent très élevés. La crise dusurendettement sévit auNord comme au Sud.
Orune crise de cette ampleur si elle devait s’approfondir etdéboucher sur une récession durable et généralisée ne se réglerapas sur le seul terrain économique. Pour l’instant lesbourgeoisies n’ont pas de solution de rechange, elle poursuit surla même lancée et n’a aucune intention de réguler. Une crisemajeure du système capitaliste comme celle que nous connaissonsaujourd’hui ne peut se résoudre sans une destruction massive deforces productives et une profonde réorganisation du capital.
La seule option possible aujourd’hui pour la bourgeoisie est encore ettoujours de faire payer la crise aux travailleurs. Mais le coût estde plus en plus élevé et suppose la destruction pure et simple desprotections et droits sociaux, la baisse brutale des salaires, ladestruction des emplois. La précarité et le chômage explosent,surtout chez les jeunes et les femmes, le pouvoir d'achat diminue ycompris pour les classes moyennes. Il s’agit pour les bourgeoisiesde faire voler en éclat le compromis social hérité de lalibération et des « 30 glorieuses ».
Cec iqui ne pourra pas être sans conséquence non plus sur le plan politique, au niveau des droits démocratiques en particulier.
Ces choix politiques sont faits dans le dos et au mépris des peupeles,ils rendent impossible le fait que les peuples puissent procéder àl'indispensable transition énergétique, la reconversionindustrielle et agricoles, nécessaires pour lutter contre leréchauffement climatique et juguler les graves menaces qui pèsentsur l'environnement et l'humanité. Les effets sur le niveau et laqualité de vie des populations se fait durement sentir, accentuéspar la spéculation foncière et celles sur les denréesalimentaires, la raréfaction des énergies fossiles dont le coûtaugmente de plus en plus.
Inquiétude et colère provoquent déjà, de Santiago à New York, de Barcelone àAthènes des mouvements de masses, comme celui des « indignés »,montrent les potentialités subversives de la situation, même si,pour le moment, ils ne parviennent pas à bloquer les politiquesd'austérité.
Mais pour l’heure, le rejet du capitalisme se heurte à l’absence d’unprojet de société démocratique socialement juste et écologiquementsoutenable, surmontant le handicap que constitue l’héritagerépulsif du stalinisme.