Station Total en grève, pour l'emploi

Publié le par NPA REIMS

Station Total / En grève pour leurs emplois menacés
 

Le NPA apporte son soutien le plus entier à ces salarié(e)s.

 

Publié le samedi 26 novembre 2011 (L'UNION)


EPERNAY (Marne). Hier de midi à 16 heures, les employées de la station Total ont bloqué les accès aux pompes pour protester contre le projet de mise en gérance menaçant à terme leur emploi.

HIER de midi à 16 heures, des employées de la station Total du boulevard de la Motte ont empêché tout accès aux pompes.
Sur le mot d'ordre national de la CGT, trois salariées non syndiquées ont mis leur voiture personnelle en travers des entrées pour protester contre le projet du groupe Total de réorganiser sa filiale Fonseca.
Cette filiale gère 228 stations de Total. Le plan de réorganisation présenté au CE le 9 septembre prévoit que 28 stations de Fonseca passent à la filiale Argedis, laquelle gère les stations d'autoroute. 90 stations d'essence Total doivent passer à la gérance franchisée. Dont celle du boulevard De La Motte.
« Le gérant sera obligé de nous reprendre, mais au bout d'un an, il aura toute liberté pour nous licencier », commentent les employées.
Lesquelles n'ont aucune idée non plus de la date de mise en pratique.

Première grève


« Cela fait dix-huit ans que je travaille ici, et c'est la première fois que je fais grève, explique Patricia Covaux, assistante de vente. Pour moi, c'était un boulot sûr. À nos âges, de 40 à 55 ans, qu'est-ce qu'on va retrouver comme emploi ? » Même inquiétudes pour Céline Bidon, dix ans d'ancienneté et Monique, quatorze ans. « Ils veulent se débarrasser de nous », constatent-elles en chœur.
Les novices ont distribué des tracts aux conducteurs, très nombreux à les soutenir. Personne n'a essayé le passage en force, bien que la manager, non gréviste, tienne la caisse à l'intérieur. Porte-voix, corne, elles ont fait entendre leurs revendications. Mais pour la prochaine grève, elles prévoient d'amener un peu plus de lainages pour tenir quatre heures à battre le pavé.
Marinette habite en face. Cliente à la fois pour l'essence et pour les dépannages au dépôt de pain, elle a amené des écharpes aux apprenties grévistes. « La grève est nécessaire pour défendre leurs droits », a-t-elle asséné.
« Foutez-le feu là-dedans, il faut que ça pète, a lancé Francis, un piéton. Nous les anciens, on n'a plus droit à rien, mais personne ne veut faire grève, invoquant la crise. » Ange-Marie, une passante, regrette qu'il y ait de moins en moins de stations ouvertes jusqu'à 22 heures comme ici. « Tout le monde n'a pas de carte bleue ! »
Les « Bon courage », klaxons complices ont retenti tout l'après-midi, entrecoupés d'un « Feignants, travaillez » lancé par des jeunes… Karl, taxi sparnacien, les a lui aussi encouragées. « Elles ont raison, il ne faut pas se laisser faire. »
Pour Bat-Sele Kamango, délégué syndical central de Fonseca pour la CGT, il y a deux volets. « Lorsque le CE a sollicité l'assistance de l'expertise comptable, la direction n'a pas voulu communiquer les documents. » Il ressort de cette expertise, selon le délégué CGT, qu'il n'y a pas de raison économique nécessitant la réorganisation.
« Le volet économique a été rejeté par l'expertise, et le volet mesures sociales d'accompagnement voté par une coalition des organisations syndicales CFDT, CGC et CFTC, pro-direction, a été écarté par la CGT qui revendique un plan de sauvegarde d'emploi (PSE) ».
Une prochaine action nationale est prévue à Paris, le jeudi 1er décembre, avec la réquisition de la station Total de Paris XVe avec tous les salariés de Fonseca. « On y sera », annoncent déjà les Sparnaciennes, déterminées.
Quant aux porteurs de cartes fournies par les entreprises pour les véhicules de fonction, ils n'auront plus la ressource de se rendre à la station Total de la rue Paul-Chandon. En gérance, elle ferme définitivement ses portes au 31 décembre.

Publié dans Vie locale

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