La Ville de Reims plie face au diocièse et lui concède 1 295 000 €
« On semble oublier la loi de 1905 qui impose une séparation entre l'Eglise et l'Etat. On oublie également le fait que la scolarisation dans une école privée est un choix qui ne devrait pas peser sur les finances de la communauté. »
Eric Hébrad, responsable de l'Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), est toujours en colère après la convention signée entre la municipalité rémoise et la direction interdiocésaine.
Vendredi dernier, la maire de Reims a enfin répondu au syndicat. Dans une longue lettre, elle explique et justifie le choix de la municipalité.
« Risque juridique très élevé »
« Le soutien financier aux écoles privées du premier degré, vous le savez, est une obligation légale imposée à chaque commune. Ce soutien est proportionnel au nombre d'élèves concernés et dépend du montant consacré par la commune aux écoles publiques. Il existait de longue date un contentieux important entre la direction interdiocésaine de l'enseignement catholique et la ville de Reims. La Ville était menacée d'un recours comme cela a pu se produire dans de nombreuses collectivités. Confrontée à un risque juridique très élevé, la Ville de Reims a choisi la voie de la négociation et a obtenu de maintenir les modalités actuelles du calcul du forfait par élève scolarisé dans le privé […] C'est en ce sens que cette convention est une première : elle stabilise et apaise dans un cadre défini les relations entre la Ville et les responsables de l'enseignement privé », explique le courrier de la maire.
Cette mise au point de la maire n'a toutefois pas permis à l'Unsa de se décontracter. « Ce communiqué est une première victoire pour nous. Mais il nous faut rester vigilant. Dans les prochaines semaines, nous avons pour idée de regrouper des interlocuteurs spécialisés dans le débat sur la laïcité pour bien montrer que nous ne ferons aucune concession sur le concept laïc de notre école », termine le responsable syndical.
Th.D.